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"J'aurais souhaité qu'un ministre
vienne"
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La mise en oeuvre des moyens
officiels
Chaque jour à la préfecture
d'Epinal, M. Bouhin réunit à 12 h et à 20 h un état-major comprenant tous les
responsables des organisations concernés par les ravages de la tornade : la
gen-darmerie, l'O.N.F., les pompiers, les Télécommunications, la D.D.E., la
D.D.A., la Protection civile, les services vétérinaires et l'armée. M. Bouhin
soulignait hier « l'immense effort fait par tous dans cette situation
ex-ceptionnelle ». On peut considérer que 1 500 personnes environ travaillent à
réparer les dommages. 350 militaires sont sur les lieux, plus particulièrement
dans les communes les plus sinistrées, telles Escles, Bocque-gney, Hennecourt,
Damas, Harol, Dommartin, Ville-sur-lllon. Les pompiers sont 250 et les
secouristes environ 150, mis à la disposition des maires. 130 gendarmes répartis
autour des points névralgiques assurent la circulation et la protection des
biens. Des mesures draconiennes ont dû être prises pour interdire l'accès des
villages sinistrés aux nombreux badauds. Hier, le bâchage était pratiquement
terminé. Le P.C. « solidarité agriculture », sis à la Chambre d'Agriculture,
fonctionne très bien, avec 250 agriculteurs non sinistrés qui s'y déploient. La
D.D.E. et des entreprises privées fournissent pelleteuses et camions. Hier soir,
les cas les plus urgents étaient réglés grâce à des caravanes prêtées
spontanément. Après avoir paré au plus pressé, il faudra envisager le problème
des indemnisations. M. le préfet prépare des circulaires aux maires en vue
d'arrêtés ministériels de déclaration dé sinistre et de calamité
agricole. Voici la situation point par point, telle qu'elle apparaissait
hier. O.N.F. L'O.N.F. travaille à dégager, en liaison avec la D.D.E., les
routes principales. On s'attaque ensuite aux chemins ruraux puis aux routes
forestières. Actuellement toutes les liaisons routières sont rétablies avec les
zones habitées. Il reste encore à dégager les accotements. Quant aux dommages
fores- tiers, repérés
par une mission aérienne, ils dépasseront hélas largement les 2 000 hectares
initialement évalués.
Télécommunications Jeudi soir, 1 800 abonnés étaient privés de
téléphone. Hier soir, il n'en restait plus que 100, les points noirs étant
Bocquegney, Hennezel et Hennecourt. Tout devrait être rentré dans l'ordre ce
soir.
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Agriculture On
continue d'assurer la traite et le ramassage se fait deux fois par jour en
raison des problèmes de conservation. La sécheresse s'est mise aussi de la
partie et dans certains endroits, l'eau est fournie grâce à des groupes fournis par l'E.D.F. On s'attaque
à la réfection des parcs.
Services
vétérinaires Le cheptel, dans les parcs à cette
saison, a été en grande partie épargné. En revanche, avec les coupures
d'électricité, les denrées conservées dans les congélateurs ont dû subir de gros
dommages.
E.D.F. Jeudi, 20 000 abonnés étaient privés de
courant. Jeudi soir, ils n'étaient plus que 3 000 et vendredi 1 000. Toutes les
équipes d'E.D.F. s'affairaient ce samedi encore sur le terrain pour rétablir un
maximum de lignes électriques le plus rapidement possible. Hier soir, 500 «
clients », selon E.D.F., n'étaient pas encore alimentés. Parmi les communes les
plus touchées Bocquegney et Gohrey restaient toujours relativement dans
l'attente. Hennecourt et Escles devraient retrouver leur normalité dès
aujourd'hui, ainsi que Harol et Dommartin-aux-Bois. Pour Pheure, le courant est
rétabli dans le secteur Bains-les-Bains, l'axe Rambervillers-Epinal-Vincey,
ainsi que dans les communes suivantes : Igney, Chavelot, Thaon, Frizon, Oncourt,
Ma-zeley, Fomerey, Gigney, Darnieulles, Sanchey, Chaumousey, Girancourt,
Adoncourt, Nomexy, Domèvre-sur-Avière et Uxegney. Ces travaux sont bien sûr
provisoires, mais tout devrait rentrer dans l'ordre lundi. Il convient lors
du rétablissement du courant d'être prudent avec les appareils qui auraient pu
être détériorés. Un camion va d'ailleurs tourner dans les villages pour donner
des consignes. Les deux P.C. mis en place continuent à fonctionner. Celui
d'Hennecourt concerne les communes de Bocquegney. Damas-et-Bettegney et Gorhey
(sous la responsabilité du colonel Pedroni) Le P.C. d'Escles dessert les
communes de Ville-sur-Illon. Harol. Dommartm-aux-Bois et le Void
d'Escles.
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Un P.C. mis en place à Escles depuis
hier
Les Caraïbes, La Réunion et
malheureusement bien d'autres contrées ont régulièrement leurs typhons et autres
cyclones. Quant aux Vosges, jamais elles n'avaient connu une tempête aussi
dévastatrice que celle de mercredi soir. La commune d'Escles fait partie des
zones les plus sinistrées. M. Etienne, adjoint au maire, nous déclarait hier
: « Le premier jour, tout le monde était un peu hébété, on s'est laissé écraser
avant de pouvoir réagir vraiment. En outre, il fallait continuer à s'occuper de
la traite des vaches, de la conservation du lait... Puis une entraide formidable
s'est installée. Toutes les communes du canton nous ont
proposé de l'aide, et même le Secours populaire de Mulhouse. Pour les gens, le
plus important était de bâcher les toits dévastés. Cela leur rendait un
sentiment de sécurité. » Depuis hier matin, en plein cœur d'Escles, un P.C. «
de crise » s'est mis en place, où se relaient militaires, gendarmes, pompiers...
Toutes les informations y sont centralisées sur des tableaux d'affichage. Les
uns demandent du matériel, des outils, d'autres proposent des appartements
disponibles, des toiles de tente, des caravanes. Il y a aussi les bénévoles qui
proposent tout simplement leurs bras pour participer à la reconstruction. Ce
P.C. va continuer les prochains jours, jusqu'à ce que tous les besoins immédiats
aient été satisfaits. Pour cela, il faut que les gens d'Escles et des environs
n'hésitent pas à faire part de leur détresse. Ils peuvent contacter le P.C. aux
numéros suivants : 09.34.36 ou 09.43.45. C'est M. Claude Blot, sous-préfet de
Neufchâteau, qui supervise ce P.C., en liaison permanente avec la préfecture
d'Epinal. M. Clément Bouhin, préfet, s'est d'ailleurs rendu sur les lieux en
hélicoptère hier vers 17 h 30, alors que M. Beltrame, député, était passé peu
avant.
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Après les prises de position de
Serge Beltrame
M. Poncelet déplore le « manque de
réactions du gouvernement » REMIREMONT. - M. Christian Poncelet,
président du conseil général et sénateur-maire de Remiremont, a profité des
cérémonies marquant le 14 juillet dans sa ville pour prendre position quant au
comportement du gouvernement vis-à-vis du désastre qui vient de toucher tes
Vosges. « Si le conseil général à pris les mesures nécessaires face à l'ampleur
des dégâts, a-t-il déclaré, il faut constater que le gouvernement n'a pas réagi
en conséquence ». « Je regrette qu'au niveau national il n'y ait pas une plus
grande sensibilisation à la .catastrophe », continua-t-il, ajoutant qu'il avait
écrit à plusieurs ministres pour les prévenir de l'étendue de la catastrophe
pour notre département. « J'aurais aimé, a souligné avec force le, président du
conseil général, qu'un mi-; nistre vienne sur le terrain se rendre compte par
lui-même de l'état des choses ». « L'appel n'a pas été assez entendu »,
reprit-il, avant de déplorer que la presse nationale ne se fasse pas plus l'écho
de l'événement. «Je n'ai pas le sentiment
qu'on a conscience au plus haut niveau de l'importance du désastre ».
« Le gouvernement
aura manqué à son devoir... »
Christian Poncelet, qui a passé de nombreuses heures vendredi
avec les sinistrés, a cité le cas de cette famille dont la femme l'interrogeait
avec des yeux suppliants : « Qu'allons-nous faire? Mon mari est au chômage,
notre maison est détruite, nous n'avons plus aucun moyen... ». Un cas parmi tant
d'autres... « Si rien n'est fait dans les prochaines heures, je serai appelé
à interpeller très vigoureusement le gouvernement qui aura alors manqué à son
devoir », devait conclure le président du conseil général, fermement décidé à
sensibiliser au maximum les autorités sur ce qui est d'ores et déjà une
catastrophe écologique et humaine... O.K.
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M. Blot, sous-préfet de Neufchâteau : «
Nous ne manquons ni d'hommes ni de moyens
Sous-préfet de Neufchâteau depuis janvier 83, M.
Claude Blot a été chargé de superviser le P.C. installé au cœur d'Escles. Nous
l'y avons rencontré hier après-midi. « Nous ne manquons ni d'hommes ni de
moyens, nous a-t-il déclaré. Ce qui est primordial, c'est l'organisation, c'est
que l'information circule. D'où l'importance de ce P.C. qui permet de coordonner
les offres et les demandes. Il faut aussi ordonner 'les aides et la mise en
place des secours, sans décourager les bonnes volontés. On * doit aussi vérifier
l'qpportu-nité des demandes qui nous sont faites. Déplacer un bulldozer par
exemple coûte cher et on ne peut le faire à tort et à travers.
» Si cette situation est dramatique pour une
partie de notre département, M. Blot en connut une plus tragique il y a quelques
années. Il était directeur du cabinet du préfet des Landes lorsque s'était
produit le drame d'Aire-sur-l'Adour. Une institution pour adolescents souffrant
de troubles psychiques, avait brûlé et fait 25 morts. Aussi pour M. Blot,
cette épreuve que traversent les Vosges est grave, mais ne doit pas engendrer le
désespoir, il faudra bien sûr du temps pour la reconstruction. Et M. Blot de
conclure: « C'est le sens même de notre fonction de faire face à ce genre de
situation. »
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Serge Beltrame : « L'organisation des
secours évolue favorablement >>
M. Serge
Beltrame, député de Vittel, faisait jeudi sur F.R. 3 des déclarations chocs sur
«l'incohérence de moyens mis en œuvre ». Selon lui, l'organisation centrale a
été au départ défectueuse. Il n'y a pas eu de recensement des moyens et certains
villages sont restés en dehors des secours. Hier toutefois, il voyait la
situation d'un œil beaucoup plus serein. « Je pense que mon
intervention a un peu accéléré le processus. Dès la nuit de vendredi à samedi,
les choses ont évolué très favorablement. L'implantation de P.C. au cœur même
des zones sinistrées 'est une excellente chose. Cependant ce retard a été grave
sur le plan psychologique. On ne teste jamais suffisamment les plans
de secours « grandeur nature » et la fiabilité d'un système de secours se
mesure à la rapidité de la réponse à la demande. Enfin, chaque expérience
dramatique doit servir à améliorer l'organisation. » M. Beltrame qui
déclarait vendredi « se réserver le droit de demander des sanctions » n'en a pas
dit davantage hier.
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Des sinistrés déjà relogés par
l'O.P.A.C.
Dans nos
éditions d'hier, nous avons publié le communiqué de MM. J.-F. Dupré et Pierre
Lhuillier, respectivement président et .directeur générai de l'O.P.A.C.
L'O.P.A.C.-H.L.M. met des logements à la disposition des habitants des zones
sinistrées. Au cours de la journée d'hier, quatre familles de Hennecourt ont
déjà répondu, à cette offre et deux d'entre elles étaient relogées dès hier
soir. Les maires des communes touchées par l'ouragan peuvent
continuer de faire parvenir leurs demandes à l'O.P.A.C. en téléphonant au
82.98.11.
M. Bouhin, rencontrera lundi matin les
représentants de la chambre syndicale des assureurs, afin d'examiner le problème
des indemnisations
Plus de peur... En fin
d'après-midi à Escles. le commandant des sapeurs-pompiers de Taintrux qui
travaillait sur le toit d'une maison, a malencontreusement glissé. Il a été
transporté au centre hospitalier de la Z.U.P. mais a pu finalement rentrer chez
lui sans dommages C'est là
l'occasion de souligner le dévouement des pompiers et de tous ceux qui
participent à la reconstruction.
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Robert Bresson : "réunion lundi des maires du canton de
Châtel"
Afin d'estimer les dégâts causés tant
en matière de conseiller général et maire de Chavelot, a décidé de réunir
lundi à 20 h 15 à la mairie de Chavelot, les maires du canton de
Châtel-sur-Moselle. De même, le conseil municipal de Chavelot se réunira lundi
également à 18 h pour évoquer le problème de la solidarité aux communes
sinistrées et collaborer efficacement au fonds mis en place dans les
Vosges. Dans le même ordre, la société des fêtes de la
commune de M.Bresson où se sont déroulées normalement les festivités du 13 juillet
au soir, a décidé de mettre la recette acquise à ce même fonds de
solidarité. En ce qui concerne la déclaration que tout
le monde connaît du député Serge Beltrame, M. Robert Bresson se montre assez
nuancé. Pour lui. « l'élan de solidarité
est réel, même si chacun est sous le désarroi ». Quant aux moyens mis en place ils
ne sont pour lui pas « négligeables » et c'est « surtout leur mise en œuvre d'un
secteur à l'autre que l'on peut éventuellement critiquer ». Robert Bresson ne
cherche pas la « polémique », car il reconnaît qu'il y a « énormément de monde
sur le terrain ».
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Extraits L.E. du 13 JUILLET
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