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Des populations
traumatisées
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Thaon a vécu une
soirée affreuse
La soirée du 11 juillet 1984 restera
dans la mémoire de tous les Thaonnais qui l'ont vécue. A tel point qu'à
l'énoncé des dégâts on ne sait pas par quoi commencer tant ils sont
énormes. La tornade est venue de l'Ouest et a traversé la commune laissant
derrière elle un spectacle affligeant. Au stade Armand-Lederlin, des dizaines
d'arbres se sont abattus sur la tribune du stade, sur la buvette écrasée et sur
la clôture longeant la Prairie Claudel. Sur une maison à proximité, une
cheminée s'est abattue sur le toit. A l'hôtel Marigny, un sapin s'est abattu
sur le garage et sur le parking, endommageant une dizaine de voitures. Dans
lé quartier Nord, toutes les cités de chez Boussac ont été plus ou moins
endommagées : cheminées abattues, toitures envolées, arbres sectionnés. « Les
tuiles volaient comme des feuilles », nous a conté un témoin de la soirée la
plus folle qu'il ait connue. Une a traversera vitre d'une fenêtre et s'est
abattue sur le lit d'une chambre. Au square du faubourg de Domèvre, des
arbres de la forêt se sont couchés sur les stands déjà montés, risquant de nuire
au bon déroulement de la fête projetée le 22 juillet. L'électricité a été
coupée à maints endroits, par suite de la chute des centaines d'arbres sur
l'ensemble de la commune. E.D.F. essaie de rétablir ses lignes mais il s'agit
d'un travail très long. Garrett France, outre des dégâts à sa toiture, ne
peut tourner en raison du manque d'électricité. Boussac n'a pu travailler
le matin mais l'équipe de l'après-midi devait prendre son travail comme à
l'habitude. Ni B.T.T. ni Viscora n'ont subi de dégâts importants. Le plus
spectaculaire a été enregistré à Vosges Caravanes, où une démi-douzaine de
caravanes ont été balayées par la tempête et où toiture et portes de garage ont
été soufflées. Les bois des environs de Thaon avaient l'aspect d'une forêt
bombardée. Peu avant Girmont, à la Prairie Claudel, les arbres coupaient la
chaussée et la circulation était encore difficile dans la matinée. Reste
posée la question : comment vont être indemnisées les milliers de personnes
sinistrées ? Car les dégâts sont considérables et vont atteindre plusieurs
millions de francs actuels.
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Dogneville Les Ets
Berjac en chômage technique A Dogneville les ateliers en
cours de construction des Ets Berjac devaient y perdre une partie de la toiture
que l'on retrouva disséminée sur 150 mètres dans un pré voisin ! La
détérioration d'une ligne basse tension, en bordure du Saint-Oger, provoqua le
chômage technique de l'usine précitée. La moitié du village étant privée de
courant toute la nuit et une grande partie de la journée. On ne compte plus les
arbres arrachés et les antennes tordues.
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Gigney
Une catastrophe qui durera 100
ans
Infortunée commune de Gigney :
85 habitants, un maire et des conseillers municipaux qui étudiaient l'avenir,
des agriculteurs qui aimaient leur travail et leur terre. Et puis, un
mercredi soir, une tornade est passée par là, fracassant tout sur son passage :
vergers, hangars, maisons, bâtiments publics, arbres, une véritable
désolation. Que croyez-vous qu'il arriva ? Ce ne fut pas l'abattement,
mais un peu comme partout, et peut-être plus que partout, un grand mouvement de
solidarité. Une fois les dégâts enregistrés, mercredi, vers 21 heures, M.
Daniel Thomas inscrivit une première priorité. Toutes les maisons de Gigney
avaient été touchées, sans aucune exception. Le maire prit son bâton de pèlerin
et alla trouver chacun des foyers où il recueillit la plus grande
solidarité.
Et chacun, dès jeudi matin, se mit au travail :
remettre en état les toitures pour que chaque foyer retrouve un appartement mis
hors d'eau. Ce fut ensuite le bilan des dégâts.-Quelle horreur !... « Une
catastrophe qui durera cent ans », nous a dit M. Daniel Thomas. « Nous avions
volontairement limité les ventes de bois ces dernières années pour, en 1985, prévoir
un marché du siècle et en proposer pour quelque 150 000
francs dont un chêne magnifique évalué sur pied à 10 000 F. Il
ne nous reste plus rien », ajouta-t-il, les larmes au bord des
yeux.
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Une chance que
le clocher avait été refait à neuf, sinon il partait avec les toits de l'église,
de la mairie, du logis et de nombreuses maisons ou hangars. Même
le cimetière n'a pas été épargné. Même le paysage a changé. Les cimes des
forêts sont abattues, les vergers brisés, les récoltes de maïs et de céréales
hachées à une époque où rien ne pourra les remplacer. Sur 60 hectares de
forêts du feuillu, 59 sont dévastés totalement, nous a confié M. Duchêne,
sous-chef de district à l'O.N.F. Dans son triage, 150
000 à 200 000 mètres cubes de bois d'oeuvre sont perdus. « C'est là où c'est
grave, nous confia encore M. Daniel Thomas, c'est que jamais nos enfants,
petits-enfants et arrière-petits-enfants ne reverront une forêt ». C'est
ainsi qu'en quelques minutes, toute l'économie d'une petite commune rurale a
basculé. Car, pendant ce siècle à venir, par quoi sera remplacé le revenu
forestier ? Nous ignorons quel sera l'avenir de la petite commune de Gigney,
mais ce que nous savons aujourd'hui, c'est la solidarité dont ont fait preuve
ses hommes, ses femmes, ses enfants. Un tel exemple ne peut rester sans
lendemain et Gigney essaie de conserver toute sa confiance en
l'avenir.
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Châtel touché
aussi A Châtel comme à Nomexy, les pompiers
volontaires mais aussi de nombreux habitants venus des communes du secteur, ont
travaillé durant toute la nuit de jeudi à vendredi. Sur la voie rapide tout
d'abord, qui n'a pu être dégagée que jeudi soir, tant les arbres abattus étaient
nombreux. La violence et la force du vent ont fait que le grand tilleul situé au
Paquis a été déraciné. La route départementale 157 et la voie ferrée ont elle
aussi été coupées plusieurs heures. Par ailleurs, les employés de la Société
nouvelle Paul Perrin, durant la nuit, mais aussi les usines BSF de Nomexy, ont
dû regagner leur domicile. En effet, les lignes électriques avaient été coupées
mais tout semblait être rentré dans l'ordre en fin de soirée jeudi. Il faut
bien dire que dans cette tourmente, les communes de Châtel et Nomexy n'ont pas
eu à souffrir comme les villages voisins. Les dégâts sont importants bien sûr,
mais ne souffrent pas la comparaison avec Igney ou Vaxoncourt par
exemple. 00O00 A Vaxoncourt, c'est la désolation. Courant électrique,
téléphone, tout est coupé. On ne compte plus les maisons-sthfstrées. Les rues
sont jonchées de débris de tuiles et de morceaux de charpente. Les pompiers et
les bénévoles s'activent pour protéger et sauver ce qui peut l'être encore. Les
arbres sont étêtés, les poteaux de l'EDF ou du téléphone brisés. Sur tous les
visages, se lit le désarroi, l'angoisse aussi pour
demain.
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Six blessés à Bourbonne
BOURBONNE-LES-BAINS. - La
totalité des habitants de ta cité thermale avaient leur maison à ciel ouvert,
suite à l'ouragan qui s'est abattu, mercredi, vers 19 h 40. Venant de l'Ouest,
un véritable cyclone s'est mis à tourbillonner dans la cuvette mitraillant la
ville de grêlons de la grosseur de boules de pétanque, d'autres ressemblant à
des pavés ou de forme aiguisée qui ont notamment transpercé les toiles de
véhicules. Si le centre ville a été relativement épargné, deux flux ont touché
les parties extérieures de la ville. Mais incontestablement, le spectacle le
plus hallucinant s'est déroulé au camping de Montmorency où plusieurs caravanes
ont été couchées dont une complètement sur le toit arrêtée dans sa course par un
arbuste. Les campeurs s'accrochaient à leurs auvents et à leurs tentes mais
l'une d'elles, enlevée comme un fétu de paille, n'a toujours pas été retrouvée.
Finalement, quatre personnes ont été blessées par des grêlons nécessitant leur
transport vers l'hôpital de Langres : Mme Liliane Brignard, âgée de 51 ans,
demeurant à Champs-sur-Marne (77) se retrouve avec une fracture du poignet suite
à la chute d'un grêlon. Pour la même cause, Mme Berta Desse, 48 ans, de
Villiers-sur-Marne (94), a des hématomes aux bras et aux mains, M. Daniel
Gérard, 35 ans, de Saint-Germain (Meuse), souffre d'un gros hématome frontal et
Mlle Blandine Schneider, 18 ans, domiciliée à Menillot (54), a été blessée
à une main. Au camping de la Chavanne, ce sont les branches d'arbres qui ont
abîmé voitures et caravanes. Des dizaines de personnes sans abri ont pu être
relogées pour la nuit dans différents hôtels de la cité thermale. Deux autres personnes sont tombées du toit alors qu'elles
posaient des tuiles, ne s'en sortant pas trop mal vu la hauteur de leur chute
d'environ 7 m. Ce sont M. Gaillard, couvreur à Serqueux, qui souffre d'une
fracture de la clavicule, et M. Thierry Guillomard, de Bourbonne-les-Bains,
relevé avec une fracture de la cheville et une profonde blessure à la main. Tous
deux ont été hospitalisés à Langres. Les hommes du centre
de secours et le personnel de l'Equipement ont dégagé les voies d'accès de la
cité thermale privée en partie d'électricité suite à la chute de centaines
d'arbres. La plupart des parcs ont vu leurs arbres complètement laminés. Sur le
parking des sources, les véhicules en stationnement étaient noyés sous le flot
des branches et une automobile, pliée en deux, a nécessité, pour son dégagement,
l'intervention des pompiers. La piscine municipale a dû fermer ses portes car de
nombreuses baies exposées à l'ouragan ont été pulvérisées, de même que certaines
portes et vitrines de magasins. Hier soir, on recensait 70 véhicules
ayant leur pare-brise pulvérisé.
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Extraits L.E. du 13 JUILLET
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