La Tempête de décembre
1999
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| | 25 décembre 1999 - Géopotentiels et pression au sol |
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Le 25 décembre 1999, une dépression très creuse est centrée
sur l'Ecosse ( généralement ce genre de dépressions naviguent le plus
souvent entre le Groenland , L'Islande et le Nord des Iles Scandianves).
Les spécialistes de Météo France prévoit
alors une très forte tempête sur toute la façade ouest et qui ira en s'atténuant
en rentrant dans les terres mais qui restera toutefois une tempête très forte mais pas
exceptionnelle ( de l'ordre de 90 à 130 km/h dans les
terres).
On voit très clairement sur la première
carte un resserrement très important des isobares ( lignes blanches qui relient
les points de même pression, entre deux lignes il y a donc une différence
de 5 hpa de pression)
Plus les isobares sont resserrés
et plus le vent sera fort, celui-ci soufflant, dans l'hémisphère Nord, toujours dans le sens contraire des aiguilles
d'une montre autour du centre de la
dépression (ici le centre est situé au nord-est de l'écosse avec une pression de 955
hpa, soit la pression observée dans un ouragan de catégorie 3 sur une échelle de 5 ) et
dans la direction des lignes isobariques ( donc un vent de SW
pour le Nord Est de la France)
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| | 26 décembre 1999 - Géopotentiels et pression au sol |
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Cependant cette tempête, surnommée
Lothar par la météo nationale allemande, restera finalement comme un
ouragan non pas exceptionnel par sa force ( des tempêtes avec des vents
aussi voire plus importants ont dejà touché la France durant le XX° siècle), c'est plûtot la
superficie de la zone touchée par
des vents très forts (supérieurs à 120-130 Km/H) et la valeur des dégâts
causés par les 2 tempêtes consécutives qui auront marqué les esprits.
Au creusement de la dépression est venu s'ajouter un
fort courant jet d'altitude qui selon Météo France était proche de 400 km/h à
9000 m d'altitude.
Ainsi au lieu de se calmer petit à petit au fur et à mesure de
son entrée dans les terres comme de nombreuses tempêtes, les vents de
l'ouragan du 26 décembre se sont au contraire maintenus voire renforcés.
Cette dépression arrivée à 3 heures UTC sur l'Ile d'Ouessant atteindra Strasbourg
aux environs de 12 heures UTC, soit un déplacement à plus de
100 Km/h de la perturbation. Généralement les perturbations traversent la France en 24 ou 36
heures.
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Le 27 décembre c'est un deuxième ouragan
qui touchera la moitié sud de la
France.
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Les Rafales mesurées ont été de 144
km/h à Nancy et Strasbourg , 155 km/h à Metz et 165 km/h à
Colmar.
Dans certains endroits des Hautes Vosges très exposés aux
vents, les rafales ont pu atteindre voire dépasser les 200Km/h.
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2 photos prises dans la
forêt de Tannière plusieurs mois après la tempête du 26 décembre 99.
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On voit que
le faible système racinaire des épicéas n'a pas fait le poids
face aux rafales d'environ 150 Km/h, alors que d'autres arbres se sont cassés littéralement sous la pression du
vent. C'est tout un mode de gestion et d'exploitation du bois par les forestiers privés
et les particuliers qui a été remis en cause par cette tempête.
Le manque d'éclaircissement de la forêt n'a
pas permis aux arbres de s'enraciner profondément dans le sol. Une forêt bien aérée et donc enracinée peut
résister à des vents de 160 Km/h
La mise en place d'arbres de différentes
hauteurs permet aussi une résistance plus importante aux vents et augmente les gains
de productivité même si cette futaie jardinée est plus coûteuse à mettre en place.
En France ce sont 140 millions de m3 de bois qui ont été abattus
par les 2 tempêtes successives.
Les communes des Vosges ont touché en
une fois avec les ventes du bois abattu les recettes équivalentes à 5 ans de budget. Mais c'est dans les 10 à 20 ans à
venir que vont se concentrer les problèmes de financement des budgets communaux, avec des
recettes beaucoup plus faibles que pour les années précédant la tempête.
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photo tirée du bulletin annuel communal
d'Archettes
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